Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Blog des amis du musée départemental de la Résistance et de la Déportation de la Creuse

Mission Snelgrove

15 Juin 2014, 18:33pm

Publié par amrd23

QUESTION (juin 2013) : Avez-vous des renseignements sur la mission SNELGROVE des SAS en août 44 en Creuse ?

_______________________________________________________________________

RÉPONSE (Gérard Chauvat, 9 juillet 2013)

Nous ne connaissons guère cette mission. Ce n'est pas étonnant s'agissant des SAS dont les opérations étaient plutôt secrètes !

Cependant, voici quelques éléments que j 'ai pu réunir qui confirme son existence et son intervention en Creuse, donc qu'on devrait pouvoir en savoir plus !

1. L'adresse web :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_op%C3%A9rations_du_SAS : mentionne bien l'opération SNELGROVE : août 1944, armement de la Résistance dans le sud de la France

2. Grâce au travail fait par le site FranceLibre.net on sait que :

La mission Marshall-Snelgrove se divise en deux branches.
La première est commandée par le capitaine Wauthier qui est parachuté avec 2 sticks du 4e squadron dans la nuit du 11 au 12 août en Corrèze.
La seconde est commandée par le lieutenant Hubler qui est parachuté avec 2 sticks du 4e squadron dans la nuit du 12 au 13 août dans la Creuse.

La mission de l'une et de l'autre est l'attaque des arrières ennemis. Après s'être regroupées, elles participeront avec l'aide des maquisards au harcèlement de la division, forte de 18 000 hommes, commandée par le général Elster, qui tente de rejoindre les défenses que les Allemands organisent plus au Nord. Elle n'y parviendra pas et capitulera à Issoudun. A partir du 14 septembre, l'ensemble des sticks rejoint la mission Moses pour participer au siège de Saint-Nazaire.

Voir : http://www.france-libre.net/sas/historique/bataille-france.php

3. On lit dans « Feux et lumière sur ma trace » le livre de mémoires rédigées par le Colonel CHATEAU-JOBERT, alias Commandant Conan, qui commandait le 3ième SAS :

" Creuse et Corrèze, 27 août ; c.r. 4e Squadron, capitaine Wauthier : Ennemi harcelé nuit et jour par sticks Collery, Vidoni, Bourdon et Boyer, accuse lourdes pertes. Détachement lieutenant Hubler attaque garnison allemande de Bourganeuf. Lieutenant Mora prend commandement groupe FFI choisis, pour attaquer école servant de cantonnement aux Allemands. Ils cisaillent les réseaux barbelés entourant l'école et vont jeter leurs grenades par les fenêtres. Nous tirons sur tous ennemis qui sortent. Lieutenant Mora, en couvrant le repli de ses hommes, est grièvement blessé. Sergent Schepers, caporal Auboin, 1" classe Lacroix poursuivent l'action. Au matin, ennemi évacue Bourganeuf, abandonnant stock d'armes. De ce fait, attaque préparée pour libérer la ville tombe dans le vide. Ville occupée sans encombre. "

Voir http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=74582

4. La date du 27 août est certainement erronée puisqu'il n'y a plus d'allemands à Bourganeuf le 24 août. Mais l'épisode raconté pourrait correspondre à celui que René Castille rapporte (p. 247) dans « La Creuse pendant la seconde guerre mondiale » (René Castille, Guy Avizou, Christophe Moreigne, Pascal Plas, Le Puy Fraud Éditeur, 2012).

« Les éléments allemands qui retraitent (mais ne sont pas en débandade) font en général une halte à Bourganeuf, puis à Guéret, pour se reposer, se ravitailler, soigner leurs blessés. Dans Bourganeuf, ils sont attaqués de nuit dans leur campement de l’école primaire supérieure (EPS, devenue collège) par un élément de parachutistes SAS, largués dans les environs. Les derniers Allemands à y faire étape sont ceux du 19e SS Polizei de Limoges qui ont refusé la reddition acceptée par le général Gleiniger, et l'ont fait prisonnier. » Cette étape est la nuit du 23 au 24 août 1944.

5. Il s'agit certainement aussi de l'opération rapportée par Marc Parrotin dans son livre « Le mémorial de la Résistance en Creuse » page 146, sans précision de date.

« L'attaque du collège par un commando de parachutistes d'après l'un d'eux – Pierre Drablier

Dans la nuit du 11 août 1944 furent parachutés à Fonfreyde (près d'Egletons en Corrèze), des éléments de la 4ème compagnie de parachutistes du 3ème S.A.S. (Special Air Service) de la France Libre.

Un autre groupe fut largué plus au nord dans la région de Royère de Vassivière. « Notre base où les maquisards nous menèrent après le parachutage, était à quelques kilomètres du Masbaraud-Mérignat, à la ferme « les Arces » où nous installâmes notre cache d'armes et d'explosifs.

Notre première mission prévoyait l'attaque du lycée de Bourganeuf. Cet établissement servait de cantonnement à des troupes allemandes de la Das Reich [Erreur commune à beaucoup de ceux qui ont relaté les événements en Creuse de juillet et août 1944], accompagnés de nombreux miliciens.

Lors de notre opération, nous avions suivi le cours du Taurion pour approcher de la ville. Entre cette rivière et le mur du lycée, nous avions, sur une pente très raide des haies, des champs et des jardins clôturés, avec, pour finir, un réseau de barbelés que nous devions sectionner. Sous la pluie battante et par une nuit noire, ce fut un exercice assez sportif.

… Nous avons grenadé et mitraillé au travers des fenêtres. Après notre attaque, la réaction des allemands fut immédiate. Les sentinelles nous mitraillèrent... Au moment où Marc Mora, le dernier d'entre nous, franchissait le mur, il fut atteint d'une balle qui lui fractura lla cheville droite. Dans la nuit, se traînant sur le ventre, perdant beaucoup de sang, il parvint jusqu'à la dernière maison sur la route de Limoges. Ce n'est qu'au petit jour qu'il fut recueilli et caché par la famille Chassoux...

Mon camarade, dissimulé dans une charrette, fut, avec l'aide du docteur Gigon, transporté à la clinique municipale. » »

Commenter cet article

P
Bonjour mon grand père faisait parti de cette opération et fût un des éléments parachuté alors merci pour cet article détaillé. Je viens de trouver dans mes affaires une carte de membre du club jacqueline siégé a Londres mais je ne trouve aucune information sur internet auriez vous quelque chose a me dire là dessus ? Cordialement emmanuelle Pénard
Répondre